Paroisse Orthodoxe de l'Annonciation Angers

Paroisse Orthodoxe de l'Annonciation Angers

SAINTS ET LA SAINTETE DANS L’EGLISE ORTHODOXE

 

toussaint-icone-330-phlag3f7uuwkdwcngaszkfahm0akmtc16cl7gt86io

 

Icône des Tous les Saints

 

 

 

La vénération des saints est très vivace dans le monde orthodoxe, basée sur une théologie christocentrique traçant la filiation spirituelle de ces athlètes de  la foi qui, en traversant épreuves et tentations, ont gagné leur place à la droite du Sauveur, et la liberté d’intercéder pour ceux qui les prient. La liturgie, l’iconographie et les synaxaires orthodoxes (le livre rassemblant les vies des saints de chaque jour de l’année) sont les sources principales nourrissant la foi des fidèles. Ces hommes de chair, les saints, ont connu la condition humaine, et sont nos ambassadeurs devant Dieu, continuant ainsi le travail commencé durant leur vie terrestre.  Connaitre la vie d’un Saint permet de s’inspirer de son vécu et de comprendre son cheminement vers Dieu pour développer des valeurs qui vont nous sanctifier, l’objectif de la vie terrestre pour chaque chrétien étant la sanctification. Les Saints sont des modèles pour qui les actes de vie et d’amour priment sur les  règles sociales établies. Seule une métanoïa (du grec μετάνοια métanoïa : composé de la préposition μετά (ce qui dépasse, englobe, met au-dessus) et du verbe νοέω (percevoir, penser), et signifie «changement de vue» ou «changement de regard» qui voit la pensée et l'action se transformer de façon importante, voire décisive) au sens du repentir le plus profond, provoquant un « retournement du noûs» (du grec ancien : νοῦς est l'esprit, la raison, l'intellect) mène vers  la sainteté dans l’orthodoxie. La sainteté est le résultat d’un grand combat spirituel tout au long de la vie terrestre, marqué par d’innombrables chutes et relèvements. 

 

Pour les orthodoxes, les saints ne sont pas des "morts", ils vivent toujours, autrement, et les faits que Dieu soit le Dieu d’Abraham et d’Isaac, et que le Christ ait rencontré Elie et Moïse au Mont Thabor le prouvent, au-delà des expériences quotidiennes, vécues par des nombreux fidèles.  On devient saint dans ce monde, pendant sa vie terrestre, en recevant le Saint Esprit qui inspire nos actes et paroles, et ceux qui ont pu côtoyer les prêtres, les moines, les ascètes, les pères spirituels remplis de Saint Esprit ont pu s’assurer que les   liens d'amour et d’aide vivante établis dans cette vie n’ont pas cessé après que le saint se soit présenté devant le Seigneur. Les saints du premier millénaire, d’avant la séparation entre les églises orthodoxe et catholique au XIe siècle (schisme), sont communs aux deux églises. Depuis le schisme, de nombreux saints ont été canonisés, certains sont vénérés dans les églises locales, d’autres par tous les orthodoxes. La sainteté dans notre église n’est pas échelonnée en degrés ni en grades, mais selon la «sensibilité» du saint, l’aspect par lequel il vivait sa foi, on trouve alors catégories de sainteté comme :   

 

  •  Les fols-en-Christ («iourodstvo» en slavon) sont spécifiques à l’église orthodoxe, ils s’inspirent des conseils donnés par Saint Paul : «Que nul ne s’abuse lui-même : si quelqu’un parmi vous pense être sage selon ce siècle, qu’il devienne fou afin de devenir sage.» (I Co 3.18). La théologie orthodoxe valorise le mysticisme et les laïcs ont une grande estime pour ces vagabonds mystiques. «Iourodstvo» est considéré comme la forme d'ascèse la plus difficile. Saint Jean Baptiste, par son apparence, sa vie,  son appel au repentir et sa dénonciation  des idoles de ce monde, a fait apparaitre  des traits qui seront plus tard développés par les fols-en-Christ  comme sainte Xenia de Saint Pétersbourg ou Saint Basile le Bienheureux.

 

  • Les anargyres (en grec byzantin souvent employé au pluriel ἀνάργυροι / anárgyroi - est une épithète signifiant littéralement «sans argent») ces saints étaient des médecins qui soignaient sans demander de rétribution pour leurs soins. Saint Panteleimon et les saints Côme et Damien sont parmi les plus connus.

 

  • Les thaumaturges (du grec ancien θαυματουργός, thaumatourgós «faiseur de miracles») . Ces saints ont accompli des miracles, défiant ainsi les lois naturelles et physiques, pour apporter de l’aide ou pour guérir les fidèles.   Saint Nicolas de Myre est un saint thaumaturge, très célébré dans plusieurs cultures chrétiennes (Grèce, Russie, Italie, Balkans, Alsace/Lorraine et ailleurs)

 

  • Les Martyrs :  sont les saints qui ont donné leur vie pour leur foi orthodoxe. Si les premiers siècles des persécutions ont glorifié les martyrs, appelés alors « mégalomartyrs » comme saint Etienne, l’Eglise orthodoxe vénère aussi les «néomartyrs». Elle désigne sous ce nom les martyrs/témoins des persécutions sous l’Empire Ottoman, celles de la révolution en Russie des années 1920, les martyrs serbes pendant la seconde guerre mondiale, ceux de la Roumanie des années cinquante ou encore (la liste est longue) les victimes des massacres du Chouf au Liban, en 1983.

 

  • Les Confesseurs sont ceux qui ont ouvertement confessé leur foi orthodoxe au temps des persécutions contre les chrétiens et qui leur ont valu d’être torturés sans être exécutés. Saint Maxime le Confesseur a perdu la main droite et la langue, les «outils» avec lesquels il défendait la foi orthodoxe

 

  • Les Saints princes :  Les Saints d'origine impériale, royale, princière, ainsi que des archevêques célébrés pour leur vie juste et leur activité pastorale, comme Saint Sava de Serbie ou saint Vladimir prince de Kiev

 

  • Les Saints iconographes : l’iconographie est un art sacré. Le Saint apôtre Luc fut le premier iconographe représentant la Très Sainte Mère de Dieu de son vivant. Saint Andreï Roublev est un moine russe du XIV siècle, qui est connu pour ses icônes et fresques, comme l’Hospitalité de Abraham (La Sainte Trinité)

 

  • Les Saints Apôtres : Le mot "apôtre" vient du grec αποστολος, et signifie littéralement "celui qui est envoyé". Les saints apôtres ont été envoyés en mission par notre Sauveur ( Mc 6, 7-13);  "égaux aux Apôtres" (en grec, Ισαποστολος), sont les missionnaires  appelé ainsi à cause de leur contribution importante à l'édification de l'Église. Pour donner des exemples rappelons la sainte Nino de Géorgie «égale aux apôtres et illuminatrice de la Géorgie» (vers 296 - vers 338 ou 340) ;   saint Hubert, 656-727, apôtre dans les Ardennes ou Saints Cyrille et Méthode,  IXème  siècle,  apôtres des Slaves   

 

 

  • Les Saints Docteurs de l’Eglise : les grands théologiens permettant de définir les aspects théologiques les plus importants de notre foi orthodoxe comme les Trois saint hiérarques (Saint Basile le Grand, Saint Jean Chrysostome, et Saint Grégoire le Théologien)

 

 

Les foyers des fidèles et les églises orthodoxes foisonnent de noms de saints qu’on commémore et prie pour leur intercession, à chaque instant. Dans les calendriers liturgiques de chaque église locale on commémore chaque jour de l’année des nombreux saints. Dans certaines cultures, comme chez les serbes, chaque famille dispose d’un saint protecteur (tradition nommée «La Slava») qui intercède auprès de Dieu de génération en génération. Beaucoup de chrétiens portent les noms des saints qu’ils prient et commémorent.  Dans la liste ci-dessous vous trouverez quelques noms des saints priés et commémorés dans plusieurs églises orthodoxes. 

 

Note : dans l'Eglise Orthodoxe Angers  nous suivons le calendrier Grégorien. 

 

 

 



07/05/2023

A découvrir aussi