La Grande et Sainte Semaine de la Passion de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ
Celebration de la Semaine Sainte
La Grande et Sainte Semaine de la Glorieuse Passion de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ
La Grande et Sainte Semaine de la Glorieuse Passion de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ représente l'apogée de la marche vers Pâques entreprise par les fidèles orthodoxes dès le début du Triode (pour plus d'informations sur la période du Triode cliquez sur ce lien).
La Samedi de Lazare
Les grands offices de Pâques commencent par la fête de la Résurrection de Lazare, qui représente le dernier miracle du Christ avant sa Passion. Quel est le sens du Samedi de Lazare, cet événement que l'Église célèbre avec tant d'éclat, de joie et de victoire ? Comment concilier le chagrin et les larmes du Christ avec la puissance avec laquelle il a ressuscité Lazare mort ?
En célébrant le Samedi de Lazare, l'Église répond: le Christ pleure parce que dans la mort de son ami, il a vu le triomphe de la mort dans le monde, une mort que Dieu n'a pas créée mais qui s'est emparée du monde et le gouverne, empoisonnant toute vie et la transformant en une alternance insensée de jours qui finissent inexorablement en ruine.
Résurrection de Lazare
L'injonction du Christ : "Lazare, sors !" est un défi que le Christ lance à la mort. C'est un ordre par lequel le Christ déclare la guerre à la mort. Ce sont les paroles par lesquelles le Christ annonce que la mort elle-même doit être mortifiée et détruite. C'est un miracle de l'amour qui triomphe sur la mort. Pour détruire la mort et ses ténèbres, le Christ lui-même - c'est-à-dire Dieu lui-même, l'Amour lui-même, la Vie elle-même - descend au tombeau de Lazare, y descend pour y rencontrer la mort face à face, pour la détruire, pour nous accorder la vie éternelle pour laquelle Dieu nous a créés.
Le Dimanche des Rameaux
Le Dimanche des Rameaux, fête de l'Entrée de notre Seigneur à Jérusalem, est célébrée le lendemain du Samedi de Lazare, et la bénédiction des rameaux a lieu lors des matines. Pendant la Liturgie de Saint Jean Chrysostome, les fidèles se tiennent avec des rameaux et des cierges dans les mains, se souvenant de l'entrée solennelle du Roi de Gloire dans ses souffrances volontaires. C'est une grande fête au cours de laquelle le jeûne est pratiquement interrompu, permettant aux fidèles de manger à nouveau du poisson et de boire du vin, en préparation aux événements tristes qui suivront dans les jours prochains imposant un jeûne strict.
L'Entrée du Christ à Jérusalem
Dans certaines régions, il est traditionnel que, la veille de la fête des Rameaux, les gens se rendent dans les champs pour cueillir des fleurs. Ces fleurs sont ensuite placées dans des récipients remplis d'eau, où de l'eau bénite de la Théophanie est ajoutée, puis laissées pour la nuit. Le matin suivant, les gens se lavent le visage avec cette eau.
En cliquant sur ce lien vous accéderez à l'article spécifique dédié à la fête des Rameaux.
Le Grand et Saint Lundi
Joseph, fils de Jacob
Le Grand et Saint Lundi est dédié à la célébration des souffrances du Seigneur à travers l'humiliation et l'élévation de Joseph, fils de Jacob. Le Bienheureux Joseph « au beau visage » fut injustement malmené sur fond de jalousie de ses frères, annonçant ainsi les souffrances du Christ : Joseph fut d'abord jeté au fond d'une fosse (comme le Christ dans le tombeau), puis vendu pour trente pièces d'argent aux Israélites (Judas a trahi le Christ pour la même somme) qui le revendirent aux Égyptiens. Là, il devint l'administrateur de tout le pays et vint en aide à ses frères pendant la famine, tout comme le Christ s'offre à nous pour nous sauver de la mort éternelle.
De plus, le Grand et Saint Lundi est consacré à la parabole de la malédiction et du dessèchement du figuier stérile - un rappel que le Seigneur attend de nous les vertus et les fruits spirituels indispensables pour entrer en communion avec Lui.
Le Christ maudit le figuier stérile
Le Grand et Saint Mardi
Le Grand et Saint Mardi parle de l’Époux et de la parabole des dix Vierges, en nous invitant à nous préparer pour le Second Avènement, car « le voleur vient au milieu de la nuit » (Mat. 26,1-13). Nous sommes invités à être toujours vigilants, prêts à rencontrer le véritable Epoux, car on ne connaît ni le jour ni l'heure de notre fin.
Parabole des dix vierges
Le Grand et Saint Mercredi
Deux événements dominent le Saint et Grand Mercredi dans les textes liturgiques :
- Le repentir de la femme pécheresse qui répand du parfum sur les pieds du Seigneur à Béthanie
- La pensée malveillante de Judas de la trahison de son Maître.
Le péché ultime est le rejet, le refus de la Vérité Divine et Vivifiante, tout comme le rejet de Son Amour, manifestement visibles dans la cupidité et l'avidité de Judas, en opposition avec le repentir de la prostituée. Ici, à travers la bouche de la pécheresse, la sainte Église expose l'un des dogmes fondamentaux : Jésus-Christ souffre pour le salut de l'homme qui, en raison de la chute par le péché, a perdu la communion avec le Créateur.
L'onction du Christ par la pécheresse
avec de la myrrhe à Béthanie
En rappelant l’onction du Christ avec de la myrrhe à Béthanie, l’Eglise a introduit l’Office des Huiles Saintes et l’onction fidèles ce jour.
Pendant ces trois premiers jours, notre Église recommande le jeûne à l'eau (pour plus d'information sur le jeûne cliquez sur ce lien), ainsi que la lecture des quatre Évangiles pendant les Heures, la célébration de la Liturgie des Saints Dons Présanctifiés, des matines et des Grandes Complies.
Le Grand et Saint Jeudi
La Cène Mystique
Le Grand et Saint Jeudi est marqué par plusieurs événements : la Cène mystique, le Lavement des pieds des apôtres, la Prière au Jardin des Oliviers, la Trahison de Judas et le reniement de Pierre. Ce jour-là, les Vêpres et la Liturgie de Saint Basile le Grand sont célébrées. Au cours de la Liturgie, un Agneau eucharistique supplémentaire est consacré, rappelant la présence du Christ sur terre lors de la Dernière Cène ; il servira par la suite à la communion des malades au cours de l'année. Dans les monastères, à la fin de la liturgie, la cérémonie du Lavement des pieds a lieu. C’est un jour de jeûne à l'eau (pour plus d'information sur le jeûne cliquez sur ce lien)
Lavement des pieds
Prière au jardin
Trahison de Judas
Reniement de Pierre
Le Grand et Saint Jeudi au soir, les paroisses anticipent les Matines du Vendredi Saint. Le service de la Passion du Christ est célébré, avec la lecture des Douze Évangiles :
- Jean 13,31-18,1
- Jean 18, 1-29
- Matthieu 26, 57-75
- Jean 18, 28–19, 16
- Matthieu 27, 3-32
- Marc 15, 16-32
- Matthieu 27, 33-54
- Luc 23, 32-49
- Jean 19, 19-37
- Marc 15,43-47
- Jean 19,38-42
- Matthieu 27, 62-66
Le Grand et Saint Vendredi
La Sainte Crucifixion de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ
Le Grand et Saint Vendredi, un jour où le jeûne total est recommandé ((pour plus d'information sur le jeûne cliquez sur ce lien), on commence les offices par la lecture des Heures Royales jusqu’à 15 heures (« la 9ème heure »).
À travers ce service, les Souffrances Volontaires du Christ sont glorifiées comme Son Œuvre pour notre salut. Les caractéristiques théologiques et historiographiques principales des heures sont résumées ci-dessous :
- La première heure commémore la condamnation du Christ (par Caïphe et les autres) et la présentation de Jésus devant Pilate.
- La troisième heure commémore les tortures que le Sauveur a subies dans le prétoire de Pilate.
- La sixième heure commémore la crucifixion du Seigneur entre deux voleurs ; il rappelle Ses Souffrances et la rédemption du péché d'Adam.
- La neuvième heure commémore la mort du Sauveur, puis les événements miraculeux qui ont accompagné ce moment et la défaite de la mort.
Les Vêpres du Vendredi Saint sont célébrées à la neuvième heure du jour, ce qui correspond à 15h selon notre mode de calcul du temps. En évoquant ce qui s'est passé à cette heure-là, la célébration tente d’apaiser l'agonie des fidèles face aux souffrances, à la mort et à l'enterrement du Christ. Tout ce vers quoi conduisait la nuit précédente se réalise maintenant. La coupe pour laquelle le Seigneur priait pour qu'elle s'éloigne de lui est maintenant là ; il l'a bue jusqu'à la lie, jusqu'à la mort, jusqu'à la descente aux enfers et à l'enterrement. Le Christ laisse ses disciples avec un cœur brisé par la tristesse ; la coupe du breuvage de la vie éternelle lors de la Cène du Seigneur, est maintenant pour le Christ et la Très Sainte Mère de Dieu une coupe de tristesse et de mort. Pour remplir cette coupe, le Vrai Homme et Vrai Dieu devait être humilié ; pour la vivifier, Il devait mourir ; pour transfigurer l'homme Il devait souffrir. Pour délivrer Adam de l'enfer, le Seigneur lui-même a dû descendre dans cet abîme.
Descente de la Croix de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ
Le Golgotha est le terme de Sa vie terrestre, mais également la fin de l'ancien Adam et le début du Nouvel Adam. La mort et l'obscurité de la nuit deviennent la naissance de la lumière, la lumière de la vie éternelle : "La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont pas reçue." (Jean 1,5).
Mise au tombeau de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ
À la fin de l’office, lors du chant des tropaires, l’Epitaphios (un tissu liturgique sur lequel est brodée ou peinte la scène de la Mise au tombeau du Christ) est sorti du sanctuaire, par les portes nord. Le prêtre suit l’Epitaphios , tenant le saint Évangile au-dessus de sa tête, tandis que les serviteurs et le diacre avec l'encensoir le précèdent. L’Epitaphios est placé au milieu de l'église, à un emplacement orné de fleurs. Les fidèles viennent ensuite faire des métanies et embrasser l’Epitaphios qui représentent maintenant le tombeau de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ, tandis que le chœur chante les tropaires, qui se rapportent déjà au Grand et Saint Samedi.
La Sortie de l'Epitaphios du Sanctuaire
Suite aux vêpres, commence l’office des Lamentations au Tombeau. Par ce service, notre Sainte Église révèle l’immensité de la douleur de la Très Sainte Vierge, qui a contemplé pendant trois heures les souffrances endurées par son Fils sur la Croix.
Pour le Vendredi Saint, la tradition orthodoxe souligne l'importance de se mettre au calme, de ralentir et d’intérioriser . C'est pourquoi les tâches ménagères et les travaux des champs sont évités. Il est essentiel de méditer sur la Passion du Christ ainsi que sur nos propres souffrances. Ce jour-là est dédié à la paix et à la prière.
Un des rituels les plus connus accompli ce jour est la décoration des œufs pour Pâques. Il est crucial d'avoir des œufs rouges dans le panier de Pâques. La couleur rouge symbolise la joie et la résurrection. Les œufs sont le symbole d'une nouvelle naissance et de la victoire sur la mort, car lorsque la coquille est brisée, une nouvelle vie en émerge.
Le Grand et Saint Samedi
Les offices du Grand et Saint Samedi nous enseignent le sens théologique de la venue du Christ sur terre. Il a émergé de l’Éternité par les Entrailles Immaculées de la Très Sainte Mère de Dieu, et Il y est retourné en passant par le Tombeau dans lequel Son Corps a été déposé. Le tombeau du Christ est devenu la Source de Vie, Sa Mort est devenue la Vie Éternelle. Les offices du Grand et Saint Samedi indiquent clairement la descente du Seigneur aux enfers et Sa Victoire sur la mort.
Prière devant l'Epitaphios
La liturgie de Saint Basile le Grand célébrée ce jour, est précédée des Vêpres. Cet office nous offre un avant-goût de la fête, indiquant le lever du soleil de Pâques.
Les chants du Samedi Saint sont empreints d’une profonde et puissante tranquillité, rappelant la plénitude de la vie en Christ.
Résurrection du Christ - La Grande et Lumineuse Pâque
Samedi soir, vers 23h30 (dans certaines paroisses, les festivités commencent plus tôt), les matines de Pâques débutent, suivies de la Liturgie Pascale. Au début de l’office, l’Epitaphios est porté sur l'autel, où il reste jusqu'à la fête de l'Ascension du Seigneur, évoquant la présence du Christ parmi les Apôtres. Les cloches sonnent, les prêtres revêtent leurs habits de fête, le prêtre allume un cierge et donne de la lumière à l'assemblée, et toute l'église est encensée.
Les célébrants sortent du sanctuaire par la porte nord avec la croix, l'encensoir, la Saint Evangile et l'icône de la Résurrection, en chantant "Ta Résurrection, Christ Dieu..." Toutes les cloches sonnent, et pendant les matines, la Résurrection du Christ est annoncée. Le prêtre bénit les œufs, les gâteaux et autres mets préparés par les familles pour la fête. Ensuite, commence la Sainte Liturgie de Saint Jean Chrysostome.
Tout au long de la liturgie, retentissent dans l’église les salutations joyeuses du prêtre, en plusieurs langues :
« Le Christ est ressuscité ! »
et l’assemblée lui répond, dans la langue correspondante :
« En vérité, Il est ressuscité ! »
En cliquant sur ce lien, vous pouvez accéder à l'article dédié à la Fête de Pâques.
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